Pérou*
Le contexte
[Projet terminé] Depuis des années, le Pérou présente une belle croissance économique qui ne s’est pas traduite pour ses travailleurs(ses) en amélioration de l’emploi ni en de meilleures conditions de travail. Les contrats précaires abondent et l’économie informelle domine. Les régimes de travail spéciaux du dictateur Fujimori sont renouvelés dans le secteur de l’agro-industrie (plus de 800 000 travailleurs) et le gouvernement veut même les étendre à d’autres secteurs économiques. Le gouvernement de Kuczynski défend le modèle néo-libéral et représente les multinationales. Porte-parole des employeurs, il promeut une réforme du travail qui vise une plus grande flexibilisation des droits des travailleurs et des travailleuses, une augmentation des contrats temporaires, éliminer la CTS (compensation pour temps de travail) et la remplacer par une assurance privée de seulement trois mois, ainsi qu’éliminer les primes de juillet et décembre. Le Pérou a une politique antisyndicale et de criminalisation de la contestation sociale; ceci est renforcé par une haine viscérale de beaucoup d’employeurs envers la CGTP considérée encore et toujours comme « un nid de terroristes ». Pourtant la CGTP, une des plus anciennes du continent (1929), se réclamant toujours «mariatéguiste» reste la principale confédération syndicale du pays. Il faut également ajouter que les élites au Pérou restent blanches et que la classe ouvrière et ses représentants sont à majorité des métis. Le Pérou reste un pays très polarisé et très inégalitaire économiquement et socialement.
2017 commença par une catastrophe naturelle : El Niño détruit routes, bâtiments et infrastructures diverses. Ensuite le scandale énorme « Odebrecht » éclata comme partout éclaboussant tous les niveaux politique, économique,… du pays. Les protestations populaires provoquèrent une crise politique qui se termina en une déclaration de vacance présidentielle. Le président Kuscinzcki acheta son maintien comme président en graciant pour raisons humanitaires, la veille de Noël, l’ex-président et dictateur Alberto Fujimori en « mauvaise santé ».
Le projet avec la CGTP qui renforce le département qui s’occupe e.a. des libertés syndicales a eu plus de travail en 2017. La CGTP a dû se battre encore plus contre les abus de tout type, le non-respect du droit de syndicalisation, du droit de négociation, du droit de grève, etc. Elle a dû se battre aussi pour demander le traitement de l’affaire Odebrecht afin de permettre aux chantiers de reprendre leurs activités. Tous les gros chantiers furent paralysés tant que les affaires de corruption n’étaient pas éclaircies. Plus de 80 000 travailleurs se sont retrouvés sans emploi. Fin 2017, les chantiers n’avaient toujours pas repris.
La FTCCP est le seul syndicat qui peut négocier au niveau sectoriel et elle doit se battre constamment pour la conserver. En outre, elle doit faire face depuis des années au parallélisme syndical. Des bandes mafieuses se font reconnaitre comme syndicats, s’imposent sur certains chantiers et volent les cotisations syndicales des travailleurs et extorquent des redevances aux employeurs. Les Autorités s’unissent à la FTCCP pour lutter contre ces maffias qui ont déjà assassiné plusieurs syndicalistes. La FTCCP, via son projet, se consacre à la formation des leaders « intermédiaires » jeunes pour faire tourner les bureaux régionaux.
Quelques chiffres-clés
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72%
Economie informelle de la population économiquement active
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75,1%/69,5%
Hommes/femmes dans l'économie informelle
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87,1%
Jeunes dans l'économie informelle (entre 14 et 24 ans)
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7,7%
Taux de chômage officiel
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16%
Taux d'affiliation dans les services publics
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5%
Taux d'affiliation dans le privé
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92%
Durée des CCT: un an
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87
Indice de développement humain (/187 pays)