23 Avr 2017 / général
Prosegur surveille surtout les syndicalistes
L’Institut de coopération syndicale internationale (IFSI) et la FGTB de Bruxelles développent au Pérou un projet avec la Confédération Générale des Travailleurs du Pérou afin de renforcer le département qui s’occupe de la défense des libertés syndicales, des normes du travail, de leur respect et des négociations collectives.
Le projet a créé un service juridique au sein de la CGTP et forme des dirigeants syndicaux pour créer à leur tour dans leurs syndicats un service juridique de base.
En écrivant le projet, ni les Péruviens ni les Belges pensaient que celui-ci allait servir à sortir des syndicalistes de prison et à intenter autant de procès contre les employeurs… La loi de criminalisation de la contestation sociale mène en effet beaucoup de syndicalistes derrière les barreaux. Le climat antisyndical pousse les employeurs à licencier tous les travailleurs qui ont signé la constitution d’un syndicat d’entreprise ou qui voudraient en créer un. Ces mêmes employeurs empêchent d’ailleurs la création de fédérations sectorielles.
Le projet travaille avec des syndicats pilotes comme celui de Prosegur, l’entreprise multinationale espagnole de sécurité privée connue pour l’exploitation de ses travailleurs en Amérique latine. En 2014, en Colombie et au Pérou, des syndicalistes se font agresser parce qu’ils osent présenter des revendications. Le convoyeur de fonds colombien réclamait un gilet pare-balles…
Ensemble, on est plus forts : la CG FGTB s’est unie à la campagne d’UNI Global Union pour demander à Prosegur le respect des droits des travailleurs et de meilleures conditions de travail. Au Pérou, grâce au soutien du projet FGTB de Bruxelles-IFSI, l’avocate de la CGTP, Gisella Figueroa, également coordinatrice du projet, a mené rondement les négociations. Le 24 juillet 2015, le syndicat Prosegur a signé une CCT qui reconnait une bonne partie des revendications des travailleurs !