Ancien fleuron national, la Gécamines est passée de 40000 travailleurs(ses) au début des années 90 à moins de 8000 aujourd’hui et sa production est insignifiante. Cette lente agonie programmée, avec le concours de la Banque Mondiale, se constate actuellement par des usines à l’arrêt mais pas fantômes.

Décidemment, les travailleurs(ses) congolais(es) n’en finissent pas de nous surprendre par leurs capacités de résilience face aux diffé­rents affres de la vie politique, économique et sociale en RDC. On savait déjà que la majorité des fonctionnaires, tous secteurs confondus, malgré des arriérés de salaire considérables, continuent à se présenter au bureau sans faire trop de vague. À ce constat amer, il faut également ajouter nombre de travailleurs(ses) des sociétés commerciales congolaises qui appartiennent au portefeuille de l’Etat telles que la Gécamines.

En effet, les travailleurs.ses préfèrent se rendre sur leur lieu de travail pendant les 8h réglementaires au lieu de se morfondre à la maison.

C’est ce que nous avons pu constater fin no­vembre lors d’une mission de suivi que l’IFSI a conjointement conduite avec la CGSP dans les villes de Lubumbashi et Kolwezi. Le con­traste était saisissant entre, d’une part une opinion internationale scandalisée par les cas de corruption dévoilés dans les rapports « Paradise Papers » et « Affaire d’État : Pri­vatisation du secteur du cuivre au Congo » et, d’autre part ces centaines de travail­leurs errant dans l’usine KZC de Kolwezi à l’arrêt total depuis près de 2 ans. D’un côté des millions de dollars qui s’évaporent et de l’autre, des outils de production qui datent de l’indépendance.

C’est dans ce contexte que la coopération syndicale de l’IFSI avec la CGSP et la CG tra­vaille pour rendre la dignité aux travailleurs. ses, les conscientiser sur leurs droits et con­struire des alternatives socio-économiques concrètes.