« La globalisation fait aussi des perdants », « les risques de dumping social et fiscal sont réels », « plus de règles de gouvernance s’imposent », … La Commission ne pouvait plus le nier et elle l’a enfin reconnu dans le document de réflexion « Maîtriser la globali­sation » paru en juin.

La Commission ne se limite pas aux poli­tiques internes pour maîtriser les effets de la globalisation. Elle énumère aussi les champs d’action de sa politique étrangère pour la maîtrise de la globalisation en tant que telle. Mais très peu d’engagements concrets sont pris. Sa volonté affichée d’encadrer la globa­lisation devra pourtant se traduire par un réel changement de cap des politiques et mieux vaudra tôt que tard.

Certaines décisions doivent être prises. De solides budgets européens de coopération au développement pour appuyer la négocia­tion collective/concertation sociale dans le monde seraient par exemple les bienvenus en tant que moteur de travail décent et de lutte contre les inégalités.

D’autres décisions doivent être abandonnées tant elles sont incompatibles avec la gouver­nance mondiale et une lutte efficace contre le dumping social ou fiscal. Quelques exemples parlent d’eux-mêmes.

La Banque européenne d’investissement ne devrait-elle pas renoncer à affaiblir ses ins­truments d’encadrement social de la globali­sation ? Ne devrait-elle pas renforcer, et non pas songer à supprimer, ses mécanismes de plaintes en cas de violation des normes OIT par les entreprises bénéficiant de prêts et garanties pour leurs investissements à l’étranger ?

Dans les Traités sur le commerce des ser­vices, la Commission ne devrait-elle pas renoncer à freiner la régulation financière ? Ou à empêcher la soumission des entre­prises de l’e-commerce à la législation so­ciale (obligation d’établissement, protection des données)?

Le mouvement syndical devra veiller à ce que la Commission tienne parole par des actes !