30 Sep 2023 / Publications
Rapport annuel IFSI 2022
En 2022, les constats sur les impacts négatifs du COVID-19 vérifient. La pandémie a accentué la restriction des libertés d’expression, d’association ou de réunion. Ce qui nuit gravement à la démocratie politique et sociale.
La liberté d’expression recule partout dans le monde, y compris dans des pays qui ont une longue tradition démocratique et qui pouvaient jusqu’ici servir d’aiguillon. Quand les droits syndicaux reculent dans les États qui jouissent des législations les plus progressistes, c’est un signal très négatif pour tous les autres. Or, comme nous le montre encore le dernier rapport de la CSI sur les violation des droits des travailleurs·euses, le démantèlement systématique des éléments constitutifs de la liberté et de la démocratie se produit par des attaques soutenues contre les droits des travailleurs et la démocratie sur le lieu de travail par le biais de restrictions au droit de grève, à la liberté d’expression et de réunion. De telles attaques se sont produits dans 41 % des pays en 2022.
Selon l’ONU, environ deux milliards de personnes vivent dans des zones de conflit. Au cours de l’année qui a précédé le conflit en Ukraine, 84 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer en raison du conflit, de la violence et des violations des droits humains. Les travailleurs ont été en première ligne pour défendre les droits de l’homme et du travail alors que des attaques violentes sont utilisées pour faire taire les appels à la paix, à la démocratie et aux droits.
C’est dans ce contexte que l’IFSI a initié un nouveau programme de coopération syndicale qui définit son cadre d’action jusqu’en 2026. Ce programme, validé et cofinancé par la DGD, est intéressant au moins à deux niveaux. Tout d’abord, il matérialise notre vision en faveur d’une réelle justice sociale pour tous·tes les travailleurs·euses. Notre ambition consiste en effet à renforcer le mouvement syndical international afin de réaliser les principes de l’Agenda du travail décent tel que défini par l’OIT. Selon nous, c’est la condition sine qua non pour construire des alternatives à la mondialisation néolibérale et établir un rapport de force pour que ces alternatives soient adoptées et mises en œuvre.
Deuxièmement, il souligne l’importance du partenariat. Un tel agenda de transformation n’est réaliste qu’avec l’appui d’un vaste réseau. Il s’agit prioritairement de la FGTB et l’ensemble de ses structures syndicales et associatives mais également FOS et Solsoc avec qui nous reconduisons la collaboration initiée en 2017. Ensemble, nous travaillons avec une centaine d’organisations membres des réseaux syndicaux, mutuellistes ou d’Économie Sociale et Solidaire dans une quarantaine de pays dans 4 continents afin de renforcer le pouvoir des travailleurs·euses et contribuer à un rééquilibrage du rapport de force.