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Le contexte

Le Maroc est un pays à revenu moyen, avec une population de 37,1 millions d’habitants et comme capitale : Rabat.

Le Maroc est un État indépendant depuis le 2 mars 1956. C’est une monarchie avec une constitution et un parlement élu. Le pays a un roi comme chef d’État et un premier ministre comme chef de gouvernement. Selon la constitution, le pouvoir sur presque toutes les fonctions gouvernementales revient au roi qui préside le conseil des ministres et nomme ou approuve la nomination des ministres. Le roi peut révoquer les ministres, dissoudre le parlement, convoquer de nouvelles élections et il peut gouverner par décret. Le pouvoir du roi est donc énorme. Dans la structure bicamérale (Chambre des représentants/Conseils) qui existe dans la politique marocaine, le parlement peut également dissoudre le gouvernement par un vote de défiance. Après les élections législatives de 2021, le plus grand parti du Maroc, le Parti de la justice et du développement (PJD), a subi une énorme défaite électorale. Cela signifie que le parti islamiste et très conservateur, qui a obtenu 125 sceaux lors des précédentes élections en 2016, ne dispose plus que de 12 sièges. Cette énorme perte profite principalement à deux partis libéraux.

L’économie du Maroc est considérée comme une économie de marché libre, régie par l’offre et la demande. Lorsque le roi actuel a pris ses fonctions en 1999, ce choix est devenu encore plus clair (l’indice de GINI du Maroc a grimpé en flèche en un an, c’est-à-dire que les inégalités ont augmenté très rapidement). Cependant, certains secteurs économiques sont entre les mains du gouvernement. Le système économique du pays se caractérise par un haut degré d’ouverture sur le monde extérieur. La France et l’Espagne sont les principaux partenaires commerciaux du Maroc (importations et exportations). La France est également le premier investisseur étranger dans le pays.

Le Maroc exporte de nombreux légumes, fruits et poissons vers l’Europe. C’est la plus grande pêche à la sardine du monde. Le pays est l’un des plus grands exportateurs de phosphate au monde. Le pays exporte également de l’huile d’argan, qui n’est produite qu’au Maroc. Le Maroc est également le deuxième exportateur de vin en Afrique après l’Afrique du Sud. Avant l’apparition de la pandémie de COVID-19, le taux de croissance économique annuel du Maroc était d’environ 6%.

Le Maroc a conclu plusieurs accords de libre-échange avec ses partenaires économiques : l’accord de libre-échange euro-méditerranéen avec l’Union européenne, qui vise à intégrer le pays à l’Association européenne de libre-échange d’ici 2012 ; les accords d’Agadir avec l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie, dans le cadre de la création de la zone arabe de libre-échange ; l’accord de libre-échange entre les États-Unis et le Maroc, entré en vigueur le 1er janvier 2006, et l’accord de libre-échange avec la Turquie. Le Maroc s’efforce de s’imposer comme un pays favorable aux investissements sur le marché international et dispose d’un plan complet pour y parvenir : zones de libre-échange, climat d’investissement favorable aux multinationales, formation sur le marché du travail, renforcement des PME et création d’une agence de développement des investissements. La croissance explosive des secteurs de l’automobile et de l’aviation est donc le résultat de cette stratégie d’envergure.

La pandémie n’a pas non plus épargné le Maroc. La volonté de vacciner est élevée et la campagne de vaccination a été très réussie. Néanmoins, le gouvernement marocain reste très vigilant et n’hésite pas à prendre des mesures drastiques. En fait, le pays a une stratégie très agressive en matière d’aviation et arrête très facilement le trafic aérien, d’après les chiffres. Le tourisme a été particulièrement touché.

Sur le plan syndical, on constate une relative fragmentation des syndicats, mais aussi un faible taux de syndicalisation (5%). La plupart des syndicats sont d’inspiration idéologique et il n’est pas rare qu’ils entretiennent des relations étroites avec des partis politiques, ou qu’ils aient été fondés par ces partis eux-mêmes.

 

Le projet

Le SNIME (Syndicat National des Industries Métallurgiques et Electromécaniques) est un jeune syndicat qui organise les travailleurs marocains du secteur de la métallurgie. Avec 4 500 membres, il s’agit encore d’un petit syndicat. Mais avec plus de 219 000 travailleurs dans le secteur automobile et plus de 12 000 dans le secteur de l’aviation (les deux secteurs qui seront touchés par le projet), le potentiel de croissance est énorme. En tant que syndicat sectoriel, le SNIME se concentre sur les travailleurs du secteur formel. En raison de sa position importante (et croissante) dans la chaîne d’approvisionnement de certaines grandes marques (automobiles) et de constructeurs d’avions, son travail syndical comporte une composante mondiale.

L’ambition du SNIME est de construire un véritable contre-pouvoir dans le secteur et d’être une force de proposition. Elle ne veut pas seulement travailler de manière défensive, mais aussi présenter ses propres propositions pour défendre les droits des travailleurs, veiller à leur santé et à leur sécurité sur le lieu de travail et conclure des conventions collectives solides. Le plus grand défi est l’accès aux zones de libre-échange (zones avec des facilités spéciales pour les entreprises orientées vers l’exportation) où les syndicats ont beaucoup de mal à organiser les travailleurs. Pour y parvenir, elle renforcera principalement les capacités de ses représentants syndicaux. L’organisation et la mobilisation des travailleurs seront centrales, tout comme la négociation. Pour ce faire, le SNIME va développer et renforcer son service de formation syndicale. Elle pourra également faire appel à l’expertise de la MWB. Elle souhaite également renforcer sa visibilité numérique en créant son propre site web.

Le SNIME développera son expertise autour des ODD, mais surtout de la transition juste. Ils ont l’ambition, avec le CDT et d’autres organisations amies de la société civile, de présenter leurs propres propositions pour faire en sorte que la transition, qui est inévitable, soit effectivement juste. Ils veulent mettre les travailleurs au centre du débat et faire en sorte que le débat public soit inclusif. Les communautés, les travailleurs, les groupes sociaux vulnérables, … doivent pouvoir participer à ce débat très important et avoir leur mot à dire dans les décisions. Un défi important compte tenu des politiques politiques et économiques actuelles.

Pour pouvoir le faire de manière crédible, l’organisation elle-même veut renforcer sa démocratie interne et surtout son inclusion. Les jeunes travailleurs, et les travailleuses en particulier, doivent pouvoir entrer dans les structures de décision des syndicats et être de plus en plus activement impliqué∙e∙s dans le travail syndical. L’objectif est de parvenir à un bon équilibre entre les genres au niveau de la direction.

Le SNIME est affilié à la CDT (Confédération Démocratique du Travail) et est également membre d’IndustriAll. Ce syndicat mondial organise également de nombreuses activités visant à renforcer le SNIME (organisation des jeunes, formation des dirigeants actuels et futurs, techniques de négociation, etc.). Ces activités contribuent à la réalisation des objectifs du projet de coopération dans le cadre du programme IFSI.  Le Maroc est également l’un des 10 pays impliqués dans le projet de migration (projet régional coordonné par la CSI-Afrique). Cependant, aucune activité effective n’a lieu actuellement autour de ce projet de migration.