Pays Action Placeholder
Pays Action

Le contexte

Avec plus de 10 millions d’habitants, le Bénin se classe au 166e rang sur 187 dans le classement IDH (Indice de développement humain) du PNUD en 2014. Les défis liés au développement du pays restent énormes. Le Bénin connait une relative stabilité politique dans un contexte ouest-africain marqué par des changements socio-politiques rapides et importants (coups d’Etat, révoltes populaires, terrorisme, conflits armés, insécurité alimentaire criante, importantes sécheresses…). Mais, des efforts considérables restent à faire en matière de défense et de respect des droits humains, y compris syndicaux.

Majoritairement informelle, l’économie du Bénin repose sur l’agriculture, le commerce et le transit de marchandises avec le port autonome de Cotonou. Malgré un taux de croissance en hausse depuis 2011, une baisse de l’inflation et le développement d’infrastructures, la pauvreté globale reste très élevée du fait de l’absence de mécanisme de redistribution, de la pression démographique et du caractère informel d’une large frange de l’économie. Avec la crise du secteur du coton, la baisse du prix du pétrole enclenché en 2014, une administration dominée par des logiques clientélistes, une corruption endémique, le Bénin est plongé dans de graves difficultés économiques. Cette situation est génératrice de tensions sociales et alimentent les grèves généralisées de 2014 et 2015. Les travailleurs et les travailleuses sont plongés dans des logiques de débrouilles et de survie. Ils n’ont pas d’accès à un système de protection sociale en cas de maladie, d’accident de travail ou de maternité. Et, récemment lancé, le Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU) est déjà menacé de privatisation. Les contrats de travail sont quasi inexistants et les revenus aléatoires. Dans ce contexte, les femmes et les jeunes sont les premier exposés à toutes formes d’abus et d’exploitations. Or, pour le mouvement syndical, organiser la défense des travailleurs et des travailleuses dans l’économie informelle reste une gageure.

En Afrique subsaharienne, la proportion de l’emploi informel dans les secteurs non-agricoles s’élève à plus de 70%. Au Bénin, elle concerne plus de 80 % de la population et plus de 90 % de la population si l’on inclut le secteur agricole. Dans ce contexte, en 2015, la Conférence internationale du travail a adopté la Recommandation 204 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur la formalisation de l’économie informelle. Celle-ci représente une opportunité sans précédent pour les organisations syndicales. A l’aide de 12 « principes directeurs », elle fournit une boite à outils utile aux travailleurs pour revendiquer leurs droits et sortir de l’informalité. Cette directive de l’OIT vient ainsi renforcer et légitimer l’action des syndicats. Mais, elle énonce aussi les politiques et réglementations nécessaires en vue de la création d’emplois décents, tout en contribuant à accroître les revenus et renforcer l’accès des travailleurs à la protection sociale. Pour les employeurs, elle prévoit des règles du jeu équitables afin d’assurer une concurrence loyale entre les entreprises. Et cette recommandation offre la possibilité aux gouvernements de réguler leurs économies pour obtenir une base de revenus par la levée d’impôts, le paiement de salaires minimums et des engagements forts en matière de protection sociale. L’inclusion économique et sociale figure donc au cœur de la Recommandation 204 ainsi que la reconnaissance des droits fondamentaux des travailleurs. Plus qu’un slogan,  cette recommandation vise un « travail décent pour tous ». Il s’agit d’une norme mondiale qui offre un cadre légal pour agir.

Quelques chiffres-clés

  • 10,9 millions

    Population

  • 2.7 %

    Croissance démographique 

  • 5 %

    Taux de croissance économique

  • Coton

    Principale ressource d’exportation

  • > 90%

    Proportion de l’emploi informel au Bénin 

  • 166

    Indice de développement humain (/187 pays)