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Le contexte

La CSA et le syndicalisme de réseaux
2017 a été pour les latino-américains une année dure, de luttes et de reculs, de régressions. La CSA, régionale américaine de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) a été sur tous les fronts :

  • Scandales à répétition : Panama Papers, Odebrecht qui font tomber des têtes. La jeunesse dominicaine a lancé la « marche verte » qui réunit la société civile pour protester contre la corruption et le démantèlement de l’Etat
  • Honduras : élections frauduleuses et violence
  • Augmentation de l’intolérance et de la violence contre les droits humains, contre les droits des LGTB+, …
  • Démocratie en recul : criminalisation de la contestation sociale dans la région, notamment en Colombie et au Pérou
  • Anti-syndicalisme explicite ou non mais très présent dans les pays centraméricains, au Pérou et en Colombie.

Le programme Sud-Sud latino-américain de l’IFSI séduit tous les partenaires : création de réseaux syndicaux, échanges d’informations, de cours. L’avantage du « Sud-Sud latino » c’est l’utilisation d’une seule langue, l’espagnol. Dans des contextes très antisyndicaux, le recours aux réseaux sociaux est très important pour la rapidité de la mobilisation. En 2017, ce réseau syndical Sud-Sud s’est mobilisé autour d’une grosse activité co-organisée par les instituts de coopération syndicale soutenus pas la CSC (IEOI) et la CGSLB (MSI). Ce séminaire eut lieu en marge de la 3e Conférence Mondiale des Femmes organisée par la CSI. Y participèrent des partenaires latino-américaines et africaines de l’IFSI. Les femmes syndicalistes débattirent des différentes formes de luttes pour l’équité dans le monde du travail et du travail précaire. Le résultat de cette activité fut notamment la publication d’une déclaration syndicale commune sur le gender.

Ce programme Sud-Sud a deux composantes : un volet « mise en réseau » mentionné ci-dessus, et un volet spécifique mené par la CSA dans plusieurs pays d’Amérique centrale, en Equateur et au Pérou, axé sur la jeunesse. Celle-ci est, en effet, une des priorités de la CSA.  Motiver la jeunesse c’est la conscientiser qu’un autre monde est possible. Ce volet du projet reprend, e.a., la campagne « Dame esos 5 » (« tope-la ») mais fin 2017, les résultats n’étaient pas très encourageants aux dires de jeunes syndicalistes qui travaillent à la sensibilisation de jeunes travailleuses et travailleurs. Pour 2018, la CSA prévoit pour le projet penser à ses stratégies pour toucher la jeunesse. Les rénover ? Il s’agit également de mieux connaître les jeunes : pourquoi ce désintérêt pour les syndicats ? Parce que c’est un « machin ennuyeux » comme la politique, dépassé et déconnecté de leur vie ? Les intérêts des jeunes se centrent sur la défense de l’environnement, ils sont en colère contre la corruption,… Il suffit de voir l’engouement pour la Marche verte en République dominicaine, la participation des jeunes dans les associations de la société civile, dans la Marche mondiale des femmes.

L’autre aspect non négligeable : la violence antisyndicale et la peur qu’elle entraîne chez les jeunes. Pourquoi risquer de se faire licencier alors que c’est déjà si difficile de trouver du travail ? Pourquoi sacrifier des heures au militantisme ou simplement se sacrifier pour si peu de résultats? Se syndiquer reste dans beaucoup de pays un acte de courage ; militer, un acte de bravoure.  Ces aspects doivent être considérés au moment de penser des campagnes et de décider de nouvelles stratégies.

Ce volet du programme Sud-Sud mené avec la CSA ambitionne aussi de renouveler les syndicats, leur donner un nouveau souffle, un renouveau… Il faut pour cela former des jeunes et les attirer mais là encore, la tâche est dure. Etre syndicaliste, c’est un boulot à temps plus que plein et à haut risque. Enfin, travailler avec la jeunesse demande de travailler davantage avec les réseaux sociaux, travailler avec des cours à distance, etc. Ceci est exigeant au niveau de la demande d’Internet et le réseau n’est pas toujours très bon, ni rapide.