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Le contexte

La Côte d’Ivoire est le plus grand exportateur de cacao dans le monde, il produit près de 40 % de la production mondiale de fèves de cacao. L’industrie du cacao dans ce pays se caractérise par des conditions de travail très pénibles, le travail des enfants, des producteurs de cacao sans droits, etc.

Sur le plan politique, après une période très mouvementée, on observe une certaine continuité. La politique actuelle se focalise principalement sur les investissements dans les infrastructures et sur la volonté d’attirer des investisseurs privés. Les progrès économiques sont clairs. Faute de chiffres officiels, il est difficile de déterminer si ces progrès impliquent aussi des avancées sur le plan social. Selon des sources gouvernementales, le revenu moyen des familles a augmenté et la pauvreté a diminué. Le rapport mondial de Human Rights Watch résume comme suit  les progrès sur le plan économique et social : « La forte croissance macroéconomique de la Côte d’Ivoire s’est poursuivie et a conduit à une amélioration progressive dans le domaine des droits économiques et sociaux, tels que l’accès à l’éducation et à la santé de base. Pourtant, le gouvernement n’a pas fait assez de progrès pour lutter contre la corruption et renforcer le système judiciaire. Des membres des forces de sécurité ont continué à se rendre coupables de détentions illégales et de torture, et même si de tels abus se sont avérés moins fréquents que les années précédentes, les actes d’extorsion et de racket commis par ces mêmes forces de sécurité restent répandus. »

La situation générale sur le plan des droits syndicaux et des droits des travailleurs reste déplorable en Côte d’Ivoire pour preuve, le pays a reçu le pire des scores dans l’Indice des droits dans le monde établi par la Confédération Syndicale Internationale (violation systématique des droits).

Projet
Le projet de l’IFSI et de la FGTB-HORVAL en Côte d’Ivoire a pour objectif d’améliorer les conditions de travail dans la chaîne d’approvisionnement du cacao. A cet égard, l’IFSI soutient deux syndicats sectoriels pour obtenir de meilleures conditions de travail et mieux informer et organiser les travailleurs dans le secteur du cacao. FEDENASAC-CI regroupe, entre autres, les travailleurs de la culture du cacao. FENSTIAA-CI représente, entre autres, les travailleurs des entreprises actives dans la transformation du cacao. Les deux partenaires sont membres de la coupole syndicale interprofessionnelle ivoirienne UGTCI, qui assure la coordination locale de ce projet.

Le projet est soutenu par la FGTB-HORVAL qui représente des travailleurs de la même chaîne d’approvisionnement et des mêmes entreprises multinationales que les syndicats partenaires ivoiriens.

Celui-ci prévoit une formation spécifique pour les représentants syndicaux des deux syndicats sectoriels en Côte d’Ivoire, portant sur les droits individuels et collectifs des travailleurs et sur les techniques de négociation. Notre objectif est de donner les outils nécessaires aux représentants syndicaux pour améliorer la qualité des conditions de travail dans les entreprises et dans les plantations. En outre, des activités de sensibilisation sont prévues à l’intention des producteurs de cacao et des travailleurs dans les entreprises actives dans la transformation du cacao, sensibilisation sur les droits individuels et collectifs des travailleurs, ainsi que sur les pires formes de travail des enfants.

Le programme repose sur une approche en chaîne. En Côte d’Ivoire, il existe clairement une tendance syndicale qui consiste à réunir les nombreux syndicats ivoiriens et les coopératives de cacao au niveau sectoriel. Dès lors, le programme prévoit des échanges entre les dirigeants syndicaux des différentes articulations de la chaîne d’approvisionnement du cacao. D’un côté, le but est de parvenir à une analyse et à des positions communes et d’un autre, d’essayer d’entamer – à plus long terme – un dialogue social au niveau sectoriel avec les employeurs du secteur du cacao ivoirien et de conclure des CCT sectorielles.