Colombie
Le contexte
Accords de Paix : Paix ?
Deux faits caractérisent l’année 2017 en Colombie: l’implémentation des accords de paix ou plutôt leur non ou mauvaise mise en œuvre et la préparation de la période pré-électorale. Les terres « libérées » par les FARC qui doivent revenir aux paysans déplacés sont volées par les multinationales grâce à l’aide des groupes paramilitaires pour l’exploitation de monocultures et des minerais précieux sans tenir compte de l’environnement ni des communautés indigènes. Le narcotrafic est revenu en force aussi. L’Etat colombien n’arrive pas à mettre de l’ordre, en outre, la corruption est grande. La contestation sociale est réprimée. Les droits des travailleurs sont bafoués, le droit de grève, de négociation non respectés… Les assassinats de leaders sociaux et syndicaux ont augmenté en 2017 par rapport à 2016 de 45 % . En 2017, 73 défenseurs des droits humains ont été assassinés ; le parti FARC dénonce que plus de 50 de ses membres ont été assassinés depuis qu’ils ont déposé les armes. En 2017, l’Ecole Nationale Syndicale a enregistré 198 cas d’attentats contre la vie ou l’intégrité physique de syndicalistes en Colombie. 19 dirigeants syndicaux des secteurs agricole et minier ont été assassinés.
Le projet avec la CUT et la FGTB flamande porte sur les jeunes travailleurs(ses) aujourd’hui encore plus en danger surtout dans les zones ex-FARC. Les jeunes y sont, en effet, enrôlés de force dans les groupes paramilitaires ou, séduits par l’argent facile, rejoignent les bandes criminelles des cartels de la drogue. La CUT s’intéresse particulièrement à la jeunesse parce qu’elle représente un potentiel énorme d’affiliés et parce que les jeunes travailleurs(ses) sont souvent victimes d’abus. La CUT est également préoccupée du haut taux de chômage chez les moins de 30 ans. Le projet a commencé par un atelier national de présentation du projet suivi pendant l’année 2017 de cinq séminaires de formation régionaux. 8 des 32 départements que compte le pays ont ainsi été couverts (Tolima-Huila, Bogotá-Cundinamarca, Santander, Risaralda, Bolívar-Atlántico).
Le public jeune ne l’est qu’à 60% : d’une part, la demande d’assistance est supérieure à l’offre et le critère de l’âge n’est pas toujours très suivi… Il faudra cependant revoir avec la CUT comment réussir à faire accepter ce critère. Les femmes ont, elles, une représentation de 44 %. Le projet couvre trois secteurs économiques, l’un où la CUT est forte, les services publics, l’un où elle essaie de grandir, les grands magasins et enfin, le dernier, où ses syndicats d’entreprise sont très faibles, comme dans le secteur des fleurs.
Le projet avec l’USO et la CG FGTB porte surtout sur la formation syndicale.
La CASM est maintenant officiellement l’école syndicale de l’USO mais aussi celle du syndicat des mines, SINTRACARBON ; elle a pour objectif de le devenir pour le syndicat « mines et énergie ». La CASM est aujourd’hui, grâce au projet, le centre de documentation, d’études et d’analyses pour le secteur pétrolier et le deviendra pour les mines et l’énergie électrique également. Comme école syndicale, la CASM n’a de cesse de s’améliorer en méthodes et contenu. Elle a organisé 21 activités en 2017 : cours présentiels et virtuels (formation de 500 syndicalistes : 285 femmes pour 215 hommes) dans différents sites pétroliers, séminaire mines et énergie, de communication ou de négociation collective.
Les projets sont en dialogue et en réseau avec les autres projets de FOS et de Solsoc. Lors d’un séminaire de présentation de la synergie à créer, l’USO a invité les présents au séminaire de la CASM sur le féminisme et le patriarcat. Le réseau WhatsApp « BELCO » existe et fonctionne.
Quelques chiffres-clés
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4,6%
Taux de syndicalisation
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>65%
Jeunesse
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9,3%
Taux de chômage officiel
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66,7%
Travail informel
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100 000
Travailleurs dans le secteur du pétrole (environ)
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95
Indice de développement (/188 pays)