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Le contexte

La pandémie a eu des effets néfastes en Colombie : des millions d’emplois perdus, le tissu des PME à reconstruire, des lois, des décrets votés pour flexibiliser les temps de travail, pour licencier sans donner d’indemnités. La pandémie a fait reculer les droits et les acquis d’au moins dix ans pour les femmes. La violence familiale contre les femmes et les enfants a augmenté. Les féminicides ont explosé. La répression de l’État, armée et police, a empiré et les groupes liés à l’État, aux grands propriétaires terriens, aux multinationales tels les para-militaires se sont senti pousser des ailes ainsi que les cartels de la drogue ou les bandes mafieuses. Le système de santé reflète l’image inégalitaire du pays : hôpitaux publics peu nombreux, sous-équipés. La Colombie affiche plus de 100 000 décès.

Les syndicats ont perdu des membres par milliers. Leur économie s’en trouve très affectée.

Et comme partout, ils ont dû relever le défi de passer au virtuel en intensifiant leur communication. Et faire face au sous-équipement informatique ou d’internet pour certains syndicats surtout dans les régions.

En même temps, il s’agissait de continuer à défendre les droits des travailleurs plus attaqués que jamais tout en étant confiné∙es, les syndicats ont dû adapter leurs infrastructures, ce qui a impliqué des frais supplémentaires sans compter que les procès et les affaires au tribunal du travail ou auprès du ministère du travail ont augmenté.

  • Taux de chômage 15,8% en septembre 2020, 10,2% en 2019, soit une augmentation de 5,6%.
  • Population économiquement inactive 16,9 millions de personnes en juin 2020, augmentation de 2,6 millions par rapport à 2019.
  • Gouvernement colombien n’a pas pris de mesures pour faire face aux effets de la crise sur l’activité productive et sociale seulement du côté des employeurs leur permettant de flexibiliser les horaires, de forcer les travailleurs à prendre des congés anticipés, de diminuer les rémunérations ou annuler des paiements extralégaux.
  • La mise en œuvre des accords de paix signés il y a cinq ans progresse très lentement.
  • Violence augmente : massacres d’anciens combattants des FARC, de jeunes « rebelles », des assassinats/disparitions de syndicalistes, de défenseurs des droits humains et de l’environnement, de femmes et d’opposants au gouvernement, comme cela s’est produit lors de la grève qui a débuté en avril 2020.
  • Les centrales syndicales font pression sur le gouvernement, exigent des mesures et appellent au dialogue. Mais le gouvernement ne négocie ni ne dialogue.
  • la réactivation de la table syndicale du pays pour articuler les propositions et renforcer le mouvement syndical dans la construction des réponses aux problèmes actuels.
  • Le secteur pétrolier : l’État fait tout pour privatiser ECOPETROL.
  • Le secteur de l’économie informelle est plus important que celui de l’économie formelle.
  • La sous-traitance domine : plus on descend dans la sous-traitance moins bien sont payés les travailleur∙euses et pires sont leurs conditions de travail.
  • La répression, les menaces, les assassinats, disparitions, … continuent à faire partie du quotidien des syndicalistes de la part de l’État et des para-militaires.

Partenaires:

  • CUT – Central Unitaria de los trabajadores de Colombia
  • USO – Unión sindical obrera de la industria del petróleo, et CASM – l’école syndicale, Corporación Aury Sara Marrugo de la USO

Résumé de la logique d’intervention (scope géographique/sectoriel, stratégies, objectifs, partenariat, synergies éventuelles)

Géographie :

  • CUT : Colombie, régions à définir
  • USO : zones pétrolières à définir.

Sectoriel :

  • CUT : secteur public, secteur bancaire et d’autres à définir
  • USO : secteur du pétrole

Stratégies :

  • CUT : formation, sensibilisation et lobbying
  • USO : formation, sensibilisation, recherche

Objectif :

Le projet de la CUT s’adresse aux jeunes travailleur∙ses. Il s’agit de former d’une part, les jeunes syndiqué∙es pour devenir des dirigeant∙es syndicaux∙ales, et de l’autre à sensibiliser les jeunes travailleur∙ses sur l’importance de la syndicalisation. Le focus gender est présent dans tout le projet que ce soit par la parité des personnes participant à des activités, à des formations ou dans le contenu de tout le matériel de sensibilisation ou de formation.

Le projet de la USO s’adresse aux travailleur∙ses du secteur du pétrole, surtout à ceux et celles qui travaillent dans la sous-traitance. Il les sensibilise sur l’importance de se syndiquer. Il les forme pour revendiquer leurs droits et certains deviendront les futur∙es dirigeant∙es régionaux∙ales et nationaux∙les.

Comment :

CUT : La jeunesse colombienne  syndiquée bénéficiaire du projet participe activement dans les activités du projet : elle prend part au choix des activités à mener, à leur planification, leur mise en œuvre et leur exécution. Elle est également partie prenante de la vie politique des syndicats sectoriels.

Dans ce projet, il est aussi question d’attirer vers la vie syndicale, les jeunes travailleurs et travailleuses non syndiqué∙es, en les incitant à participer à des actions et mobilisations. Ainsi, iels représentent leurs collègues, leurs ami∙es et défendent leurs droits sans être – encore – syndicalistes. En même temps, un travail sera mené auprès des syndicats affiliés à la CUT (au-delà des syndicats bénéficiaires) pour que les dirigeant∙es reconnaissent l’importance de la participation des jeunes et les incorporent dans l’action syndicale.

Le projet contribue ainsi à avoir « une pépinière » de jeunes dirigeant∙es pour la CUT qui ne compte que 3 femmes dans son comité exécutif et pas de jeune de moins de 35 ans. En novembre 2021, est rentrée une femme supplémentaire et jeune.

CASM/USO :

La CASM planifie les cours en accord avec la USO, elle compte sur l’expertise d’un conseil académique tant pour les contenus des cours que pour la rédaction des manuels. Elle fait aussi des recherches historiques et sociales sur le mouvement syndical qui alimentent les formations. Elle inclut systématiquement dans ses activités ainsi que dans le contenu l’inclusion de l’égalité entre hommes et femmes et celle des différences, LGBT+ ou autres dans tout le matériel de sensibilisation ou de formation.

Grâce au projet, la CASM prépare la USO à la transition juste en incluant des recherches et des réflexions sur ce thème dans les formations, séminaires, débats ou autres activités.

Avec qui :

La CUT travaille dans ce projet avec l’IFSI et a comme partenaire la FGTB flamande.

La USO travaille dans ce projet avec l’IFSI et a comme partenaire la Centrale Générale FGTB.

Synergies:

La Colombie fait partie intégrale du programme FOS-IFSI-SOLSOC « Andes : Bolivie-Colombie-Pérou ». Il existe déjà un groupe, BELCO, qui réunit  tous les partenaires des trois associations auxquelles s’ajouteront les nouveaux partenaires de FOS. BELCO a déjà l’habitude de mener des activités ensemble entre tous ou entre certains membres selon les thèmes abordés.

Des activités, actions, mobilisations peuvent être menées avec d’autres acteurs de la société civile : travaillent, ONG, associations diverses de droits humains ou environnementaux, mouvements féministes, LGBTQ+, organisations indigènes, etc.

Plus spécifiquement pour la CUT, une synergie est prévue avec la Confédération des travailleurs de Colombie (CTC) membre également de la CSA, dans le cadre du projet CSA-IFSI-FGTB puisque les bénéficiaires des deux projets sont les travailleur∙ses jeunes.

La CUT comme la USO ont d’autres partenaires syndicaux avec ou sans projet comme Industri-ALL, FNV, LO Norvège,… On compte aussi des associations de la société civile qui accompagnent les syndicats dans leur renforcement comme  la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) ou SOLIDAR pour organiser ensemble des séminaires, des conférences,…

La FGTB Jeunes, qui soutient le projet CSA-IFSI-FGTB, aura aussi des liens privilégiés avec le projet « jeunes » de la CUT.

Résumé des principales activités

  • Recherche-études
  • Formation interne et externe
  • Sensibilisation interne et externe
  • Communication interne et externe
  • Conférences-débat

Quelques chiffres-clés

  • > 51,8 million

    Population (2022)

  • 4,6%

    Taux de syndicalisation

  • >65%

    Jeunesse

  • 9,3%

    Taux de chômage officiel

  • 66,7%

    Travail informel

  • 100 000

    Travailleurs dans le secteur du pétrole (environ)

  • 79

    Indice de développement (/188 pays)